Suite du feuilleton « Pour une débénabarisation du quotidien ». L’été et la rentrée sont passés par là avec leurs lots de trucs à faire, à penser, à ne pas faire et à oublier. L’épisode précédent écrit par Grégoire Damon date de juillet et vous pouvez le lire ici.
264) Attendu que la Méditerranée n’en a rien à foutre de nos guerres et qu’elle a d’abord à gérer la montée des eaux ;
265) Attendu que les itinéraires vers les nappes d’eau souterraines ont été bouchés par des permis de construire ; qu’un soir de précipitations t’auras plus de chance d’avoir dans ton salon un rapport franc avec une vague de trois mètres qu’avec un membre de ta famille ;
266) Attendu que selon la dernière étude émise par l’I.U.A.C. (Institut pour Une Anxiété Collective) l’excès de viande rouge et de charcuterie augmenterait l’opportunité de contracter un cancer ;
267) Attendu que la poussée actuelle des populismes en Europe ne répondrait pas uniquement à des raisons économiques ;
268) Attendu que mon cul ;
269) Attendu que mon visage, ma bouche, mon dos et mes poils ;
270) Attendu que, les élections régionales s’approchant, les feuilles des arbres de ma rue jaunissent, meurent et tombent ;
271) Attendu que c’est l’époque des vestes mi-saison ; qu’on ne sait pas s’il fait chaud ou froid, si les corps veulent se dévêtir ou bien suggérer ;
272) Attendu que tout un été nous est passé dessus ;
273) Attendu que le passage à l’heure d’hiver m’affecte bien qu’il me permette de me réveiller avec l’aube ;
274) Attendu que des travaux ont actuellement lieu dans les cavités de mon bâtiment ;
275) Attendu que je constate que vieillir consiste à s’alourdir alors que les poètes me promettaient que j’allais m’alléger en prenant de l’âge ;
276) Attendu que les séries m’emmerdent ; que je ne veux pas me distraire ; que rester collé à un écran autre que celui de mon traitement de texte me fait culpabiliser ;
277) Attendu que mon prétendu talent de gribouilleur ne m’a pas encore prouvé sa loyauté ;
278) Attendu que je n’ai moi-même rien réussi à prouver pour ma défense ;
279) Par ces motifs
280) Le ciel gris de ce soir casse et annule mon impression d’avoir passé une bonne journée et conseille justement de réitérer ce que nous avons fait hier matin durant neuf minutes.