Hávamál, que l’on traduit littéralement par « les dits du très haut » est un recueil d’adages en vers que l’on prête au dieu Odin. Il conseille les mortels sur la conduite à suivre ou sur les moyens de mener une vie prospère. Je n’ai pas trouvé meilleure (re)lecture pour finir l’année. En voici sept extraits :
Vigilance
Le meilleur fardeau
à porter en chemin
est un grand bon sens.
Il n’en est de pire
à porter avec soi
que de boire trop de bière.
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Libations
La cervoise n’a pas
tous les talents
que les hommes lui prêtent.
S’il boit davantage
l’homme ne maîtrise plus
son tempérament.
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Modération
Les troupeaux savent
quand il faut rentrer
et s’arrêtent de paître.
Mais l’homme ignorant
jamais ne sait
écouter son estomac.
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Bonheur et modération
Tout homme devrait être
à moitié sage au plus
qu’il ne soit jamais trop sage.
Le cœur du docte
qui s’estime omniscient
est joyeux ben rarement.
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Voir le bon côté
Doté d’une santé médiocre
tu es loin d’être misérable.
Certains sont riches par leur fils
certains par leur cousinage
certains de par leur richesse
d’aucuns pour leurs actions louables.
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Compensations
Un boiteux peut chevaucher
un manchot mène un troupeau
un sourd peut manier l’épée.
Mieux vaut être aveugle
que brûlé sur un bûcher
d’aucune ressource est un homme mort.
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Renommée
Les richesses se perdent
les lignées s’éteignent
et les hommes meurent de même façon.
Mais jamais ne périssent
estime et renom,
la réputation de ceux qui l’ont bonne.
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extrait de Ce que disaient les Vikings, traduit par Gérard Lemarquis, Gudrun, 1994.