Pour une débénabarisation du quotidien du #72 au #82 par Grégoire Damon ici. La suite, la mienne ci-dessous :
83) PANNEAU BANDEROLE FUMÉE CRIS ENSEMBLE SLOGAN PANNEAU CRIS MANIFESTATION BANDEROLE SLOGAN VIE EN GRÈVE.
84) A l’arrêt tout simplement. Le Grand Rhône fait moins le malin. Qui ne saute pas sur place n’est pas lyonnais.
85) Note pour plus tard : en temps de grève faire liste de courses.
86) Liste de courses : gel hydroalcoolique (pour trinquer ; j’en aime l’odeur, la sensation de décès sur la peau, creuse-crevasse), ramasse-mort (modèle V.4 résiste au froid, réversible et compatible trottoir), architecture et rangements (pour classer les émotions d’une journée car là c’est trop le bordel), Revolver (l’album des Beatles), bombe lacrymogène à l’adoucissant « famille » (pour le dîner de Noël), boîte à gifles parfum diesel (pour se rappeler qu’on est toujours vivant, même en temps d’immobilisme), mobile musical pour adulte avec la chanson « encore un p’tit effort » (pour se donner du courage), lait frais demi écrémé, coupe-chiasse duo rose/bleu.
87) Je pense qu’avec tout ça, je suis armé pour décembre.
88) 2015 dépasse déjà du slip. 2015 fait déjà le plombier et nous montre sa raie.
89) « BIEN PROFOND, BIEN PROFOND, BIEN PROFOND » scandé dehors.
90) Fatigué.
91) Dehors me fait peur. Trop lisse à la fois trop rugueux. A l’écart quand ça goutte. Bien qu’au final nous nous prenions tous la même pluie.
92) Cette fin d’année m’inquiète. Dois trouver un moyen pour y voir clair. Y’a quoi derrière tout ça ? La Ville ressemble de plus en plus à la carte postale tapissée sur les murs de l’Office du Tourisme. J’assiste impuissant au spectacle. J’ai payé ma place. Taxe d’habitation t’as vu. Indignation de trentenaire mais qu’ai-je fait de ma connerie ?