Pour une débénabarisation du quotidien #53-66

Cher visiteur du présent qui désormais suit minutieusement la débénabarisation du quotidien,

Grégoire Damon vient de poster une suite qui dépote sur son blog : du #53 au #66

Bonne lecture !

Mais que vais-je répondre ?! Work in progress

 

PS : pour celles et ceux qui débarquent, le chantier Pour une débénabarisation du quotidien peut-être suivi ici ou ici.

Au bas des berges

et je percerai le secret de ce livre qui ne s’écrit pas

les feuilles de l’autoroute brunissent et coulent

au bas des berges du cendrier

 

le téléphone est l’arme de référence

et les publicitaires le savent

ils sont là

et savent

que l’écran est aussi des ultimes

 

assis est-il assis le monde tout autour ?

s’écoute-il se raconter des histoires ?

en particulier celle du monde assis qui se raconte des histoires

 

ça claque des doigts pas loin

ça clamse les néons bouteilles goudron fumant sur fond de basses funk se font entendre derrière l’épaule du balcon

 

il en faut des couilles

 

mais pas forcément tous les jours

 

act like you want it nous souffle-t-elle la chaîne

les sonneries sont le paysage et je ne suis pas assuré à présent de distinguer la colline en face

 

la tasse brûle la table

un livre couché entrouvert forme une bouche

cette bouche semble me parler

mais je n’ai que l’image

les sons ne sont pas encore arrivés

les mots lestent son intérieur

poids qui prend son temps et s’ancre

ce n’est qu’une grimace que je reçois du livre couché

 

et l’autre, toujours l’autre livre,

l’autre qui ne s’écrit pas.

 

_ _

E.C.

Pour une débénabarisation du quotidien #46-52

46) Playlist de la matinée : Slum Village – The Look of love ; Cat Stevens – Tea for the tillerman ; Smokey Robinson – Quiet storm ; Naïve New Beaters – Live Good ; XTC – Runaways.

47) C’est qu’aujourd’hui ça m’appuie dessus. Trop dehors. Lourd dehors. C’est pas que je préfère mais j’ai le plafond qui me cadenasse. De l’intérieur je m’enferme. Bon c’est pas la mort. Ça m’arrange de ne pas avoir envie.

48) De sortir. J’ai le petit mal de tête du lendemain de week end. Jeune trentenaire, ça m’a étonné au début puisque ce n’était pas encore récurant. Ça surprend : pourtant je n’ai bu qu’un verre de rouge.

49) Quand à la première phrase du #47, j’écris « ça », je pense d’abord « monde ». Puis « ciel ». Mais j’écris « ça ». Faut savoir garder le mystère. Ne pas dévoiler le truc. N‘en parler à personne.

50) Je crois avoir compris pourquoi aujourd’hui on ne crée pas d’emplois. On en crée pour demain. Pas demain demain mais demain dans longtemps. Quand le niveau des océans nous arrivera aux sourcils, que le reste du continent sera goudronné et que les aires de jeux seront couvertes de sols souples dégueulasses, les paléontologues n’auront plus de dinosaure à se mettre sous le pinceau (les dinosaures se seront déjà tous dilués en pétrole). D’où l’importance aujourd’hui, comme écrit au #45, de noyer l’ouvrier dans le béton : donner du travail aux paléontologues de demain. Alors question : le fossile du col bleu en dira-t-il plus sur notre époque que les artistes d’aujourd’hui ? On a tendance à davantage faire confiance aux morts qu’aux vivants. C’est ce qu’on appelle le recul historique, qui soit dit en passant, a autant tué que la bêtise contemporaine.

51) « Vous vous rendez compte ? Ce texte bien qu’étant écrit en 541 avant Jean-Claude est terriblement d’actualité blablabla ». Ferme ta gueule. Aujourd’hui moi méchant. Gratuit.

52) Pour vendre des livres, des albums ou des spectacles devront-ils se présenter comme des artistes morts ?

Guide pour garder les poulets en ville – Jason Heroux

you have to choose
in this world even though you have no choice

it’s a spring afternoon, or it’s a spring afteroon
it’s war every night on the news, or it’s war

every night on the news
a can of Diet Pepsi,

or a can of Diet Pepsi
you have no choice

you have to choose
between living

in the world
this way, or living
this way in the world.

Jason Heroux

 

Traduction par Eric Dejaeger :

on doit choisir
dans ce monde même si on n’a pas le choix

c’est un après-midi d’été ou c’est un après-midi d’été
c’est la guerre chaque soir aux nouvelles, ou c’est la guerre

chaque soir aux nouvelles
une canettes de Pepsi Light,

ou une canette de Pepsi Light
on n’a pas le choix

on doit choisir
entre vivre

dans le monde
de cette façon, ou vivre

de cette façon dans le monde.

 

Extrait de l’excellent recueil A guide to keeping chickens in the city de Jason Heroux publié dans le Mi(ni)crobe #45 accompagnant le numéro 86 de la revue Microbe. Ce matin, en lisant ça, j’ai pris une claque. Belle découverte.

Pour une débénabarisation du quotidien #12-25

12) Je passe deux secondes dans le salon chercher un truc. La télé est allumée, j’entends : « Ils se pensaient contaminés parce qu’ils avaient marché sur un crapaud ou une salamandre. Alors ils ont tenté de se guérir avec des pierres. Forcément ça a marché puisqu’ils n’avaient rien. D’où le pouvoir de guérison que l’on prête à certaines de ces pierres. »

13) Véridique. Ça s’est passé comme ça. J’ai fait deux pas dans le salon avant de m’installer.

14) C’est peut-être un signe. J’avais l’ordinateur à déplacer. Chez nous, notre portable ne fonctionne que sur secteur. Alors quand j’ai besoin de m’isoler pour travailler, je le débranche du salon pour ensuite le brancher à la chambre. La batterie a un problème. C’est un portable à obsolescence programmée. En gros, c’est le même prix qu’un ordinateur portable classique, sauf qu’en plus, on t’invite à en racheter un autre dans trois ans. Comme les ordinateurs portables classiques. En somme.

15) En voulant écrire « portable », j’ai d’abord tapé « potable ». C’est peut-être un signe.

16) En fait, on le fait durer. On va le sucer jusqu’à la moelle. On décidera de la date de sa mort comme le ferait le Conseil d’administration d’un laboratoire pharmaceutique au sujet de son échantillon test. Il est lourd l’ordi. Il est large aussi. Il n’est pas mis à jour régulièrement. Il a l’âge d’au moins 37 papillons, si on considère qu’un papillon vit en moyenne 45 jours. C’est bien plus que le jour de vie unique que l’on prête aux papillons dans les poèmes du collège.

17) Je crois qu’on veut nous faire croire que la vie est courte.

18) En voulant écrire « courte », j’ai d’abord tapé « croute ». C’est peut-être un signe.

19) Sur son répondeur téléphonique, un ami dit : […] merci de laisser vos coordonnées afin que je puisse vous rappeler. Pour information, cette messagerie n’est consultée que deux fois par jour. Une première fois en fin de matinée, une dernière en fin d’après-midi.

MOI (agacé, ayant cherché à le contacter durant 2 heures) : Mon pote, pour te joindre toi c’est quand tu veux ! Tu réponds jamais.

LUI : Ben… c’est pas le but du téléphone ? Choisir quand tu veux être dispo ?

20) Depuis, je mets régulièrement mon téléphone en mode hors-ligne. Par peur de louper les signes.

21) Dans la rue, si on m’appelle je fais quoi ? Je n’aime pas que l’on crie mon prénom dans la rue. Les gens autour n’ont pas à savoir. Sauf en cas de malaise. De ma part.

22) Il y a un poids qui me regarde à travers la vitrine. Alors je change de trottoir. Une épaisseur m’enlace quand je mets mon pull. Comme une odeur de « tiens celui-là je te le fais à moitié prix car c’est celui-là que je veux que tu portes ». Ou que j’achète.

23) Je songe parfois à sortir le dimanche matin pour me poster au pied d’un feu de signalisation. Lorsque celui-ci passerait au rouge, je tenterais de le faire passer au vert en bondissant de tout mon poids sur le bitume à l’endroit où se trouve le capteur qui détecte la masse des voitures. L’endroit du goudron qui porte une cicatrice. Comme une butte. Un tumulus en travers de la rue.

24 a) Il m’arrive de voir des tumulus en ville.

24 b) Se mettre au vert.

24 c) Va falloir essayer pour voir si ça marche.

25) « Ils se pensaient contaminés parce qu’ils avaient marché sur un crapaud ou une salamandre. Alors ils ont tenté de se guérir avec des pierres. Forcément ça a marché puisqu’ils n’avaient rien. D’où le pouvoir de guérison que l’on prête à certaines de ces pierres. »

Pour une débénabarisation du quotidien, les origines

Cher visiteur du présent,

Tout d’abord, je te présente un lien http://gregoiredamon.hautetfort.com
Celui du blog de Grégoire Damon, poète born in the 80’s que je croise à L-Town (Lyon). By the way, je te recommande son recueil Mon vrai boulot édité en 2013 par Le Pédalo ivre, maison dont j’apprécie particulièrement certains des ouvrages de la collection « poésie ».

Suite à quelques mails échangés, Grégoire et moi, et à une conversation que nous avons eue le mois dernier, au comptoir du Périscope, au sujet de la nécessité d’intégrer la notion de « mouche-bébé » dans la poésie au/du 21e siècle et de la considérer comme un enjeu poétique majeur, Grégoire m’a invité à compléter une toute nouvelle liste qu’il a nommée « POUR UNE DÉBÉNABARISATION DU QUOTIDIEN ». Parler du quotidien sans faire du Bénabar. Ou de la poésie sociologique.

Cette semaine Grégoire a posté sur son blog une première note qui éclaire sur les origines et les intentions qu’il donne à ce vaste chantier.

Personnellement, je vois dans la « DÉBÉNABARISATION DU QUOTIDIEN », une tentative d’atteindre le dark side of the tartine du p’tit dèj’. Sa face B. Faire avec ce qu’on a de beurre sous l’ongle pour voir plus profond, se donner l’ambition de ses échecs ou bien m’enlever des yeux les putains de lunettes 3D qu’on m’a greffées à la naissance… Le quotidien, ne pas tenter d’en faire l’étude.

Voyons cette liste comme l’amorce d’une discussion en ligne. Tu pourras, cher visiteur, la suivre dans la nouvelle catégorie que j’inaugure à mon tour sur ce blog. Je ne te promets aucune formule, aucune fréquence ou régularité à part celles que la vie nous impose au jour le jour ainsi que celles qu’on arrive à lui arracher de force. Et si ça se trouve ça deviendra tout le contraire de ce qu’on souhaitait en faire. Ma contribution pourrait même s’arrêter ici. On se promet rien, hein, tu l’auras compris. « Et ça ira où ça voudra aller » comme l’écrit Grégoire.

Je t’invite enfin, cher visiteur, à lire les premières propositions dans les prochaines notes.

Je danse

Je danse la sueur.

Elle s’écoule du trou large de l’Histoire. Années d’impuretés bavent, dérapent et toboggandent du bas vers le haut. Raclent tout sur leur passage. Chalutent. Années d’impuretés à plonger corps aveugle dans les crues. Eponger travail, filles, famille, errances, hontes, joies, réussites, gloires, amitiés, amanteries, fluides de quelconques rapports, gueules de bois, tournois sportifs, scènes et concerts, poèmes perdus. Chercher à plaire – années à se taire. Perdre pour ne pas attirer l’attention. Années camisoles. La sueur aujourd’hui danse, bout, sexe en arabesque. Elle s’étire. Renouveau giclé. Les cheveux flottent comme l’étendard. Crachats punchlines fécondes. Années qui forcent la fissure. Péter le barrage d’un clignement, d’une balade matinale. Revoir son habituel parcours d’un autre angle. Virgule après virgule. Singulier jusqu’à la morve. Pas après pas. Avec l’impression de marcher dans des pieds neufs. Années bombonne de gaz, compressées dans le corps maladroit du comme il faut. Hésitant. Trébuchant. Sueur jusqu’à présent stalactites figées. Pointues. Mortelles. Menaces aiguisées qui jusqu’à aujourd’hui surplombaient la route. La route pff ! Même pas. Le sentier. Stalactites de sueur tout autour. Être grand et mince à l’étroit dans mâchoire de S.S. (stalactite de sueur). Années ardoise graffée à la craie. Dette de malade. Fuite de sueur qui danse, asperge, provoque coulures et qui efface. Années qui s’extirpent. Le chant de mille pétards à l’unisson. Démolition d’une barre d’immeuble. Ballon qui pète dans les mains d’un enfant. Orgasme de bulldozer. Rot de dinosaure. Iceberg qui se scinde. Années qui s’extirpent dans le tonnerre intime. Le silence d’une foudre exigeante. Années qui s’extirpent par le trou du cul de la lorgnette. Années qui s’extirpent par les pores. Par les pores. Par les pores. Années qui fuient. Boat-people à Haïti. Barque au large de Pompéi. Années macérées dans le pus d’un furoncle perché sur un cul. Les doigts de la nécessité le pince. Le pus s’agglutine sous la peau. Grossesse à terme quand le bébé pousse avec les pieds. Le bouton rougit. Magenta éclatant tandis que son centre blanchit. Un monticule apparaît. La peau retient tout pour l’instant. On repositionne les doigts de part et d’autre du volcan. On pince plus fort. Fort. Fort. La peau ne tiendra pas longtemps. On imagine les animaux faire leur valise. On sent qu’un magma cherche à percer les strates. Ça s’insinue dans chaque cavité que la peau souhaite bien ouvrir. Ça recèle de grottes décorées d’inscriptions anciennes. Ça monte en pression. Quand enfin. Lave, pus, années, sueur se défenestrent. Jaillissent d’une peau banquise craquant sous les premiers rayons d’été. Il nous est donné à voir le surgissement d’un mouvement ancestral. La curiosité déterre l’infection. On a raison d’aller voir sous les furoncles. D’explorer les furoncles. Percer des carottes dans la peau. Prélever des échantillons. Lécher le reste de pus saignant que l’on a au bout de l’ongle.

_ _

Emanuel Campo, 2013.

Claudine GALEA – Au bord

« … je pense que je ne pouvais pas écrire ce texte pour un homme je pense que les hommes ne m’arrêtent pas je pense que sur l’ensemble des photographies parues dans le Washington Post et reproduites dans Le Monde c’est la photographie avec la femme et la laisse qui m’a arrêtée je pense que c’est plus la femme que la laisse qui m’a arrêtée je pense qu’un homme avec une laisse et au bout de la laisse une femme ou un homme ne m’aurait pas arrêtée je pense que les hommes ont assouvi leur soif à ce sujet le sujet de la brutalité du pouvoir de l’esclavage de l’humiliation du meurtre je pense que la soif de baiser l’humanité de l’enculer n’est pas assouvie je pense que les femmes ont assouvi leur soif d’images d’hommes tenant en laisse les femmes je pense que les femmes  n’ont  pas assouvi leur désir d’étreindre des femmes et de les posséder… »

Caudine Galea, extrait de Au Bord, Editions Espaces 34, 2010.

 

[Merci à C. d’avoir laissé ce livre chez moi].

« Il s’y passe des choses derrière le périph’ de ma peau », un texte confié à la cie Kat’chaça

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Courant 2014, la compagnie Kat’chaça (avec laquelle j’ai été en résidence en février au Creusot), crée « Cabines », projet questionnant les frontières. Mêlant danse et arts numériques, la création se base sur les témoignages des habitants des territoires qui accueillent le projet. Je remercie Natacha Paquignon, chorégraphe de la compagnie, à qui j’ai confié un court texte qu’elle a choisi d’intégrer à la pièce. Explication en vidéo :

CABINES from Pas sage d’images on Vimeo.

En 2010, j’écris le texte en question :

Je sens ma langue me quitter. Elle part au son des années, au son de l’accent. J’enfile son plus beau costume mais les manches sont trop courtes. Je sens ma langue me quitter car ma langue se voit refuser l’accès à l’espace public. La Nation a déjà sa langue voyez-vous ; on n’a pas besoin de la vôtre ; et puis tous nos documents administratifs sont déjà imprimés alors.

J’avais des chansons de petit garçon qui racontaient des histoires d’araignée qui grimpait le long d’un fil. Il y avait ce bébé mouton qui chantait une comptine. Et l’écureuil qui était posé tranquille en haut de son sapin. Il n’avait rien demandé à personne. Il était dans l’Europe t’as vu. Juste tranquille là pépère sur son squat et là d’un coup son identité d’écureuil a été remise en cause. C’est bien de langue dont il s’agit. Pourtant je suis square autant que lui cravate, rébus autant que lui élu, parti autant que lui demeuré, conteur autant que d’autres cons.

j’oublie / me répands / j’oublie

à force de me faire passer dessus par les trains

à force de chiquer l’horizon

à force de passer ma langue sur les gencives j’oublie ma langue

à force je me banalise paraît-il

Alors je m’invente 1 nouvelle langue, 1 langue étrangèrement materno-personelle à coup de « DAMN ! » de bégaiement, de lapsus, de didascalies dyslexiques, afin que l’on me remarque, que l’on me surveille et quoi d’autre encore ? Étrange. J’oublie peu à peu ma langue (Ad lib.). Surtout ne m’aidez pas mais prêtez-y quand même attention au cas où. Ça pourrait péter là-dedans. Ça pourrait être vu à la télé. Il s’y passe des choses derrière le périph’ de ma peau.

 

Actualité de la compagnie Kat’chaça : la création partagée. Plus d’info ici.

ce poème est lu le mardi 21 octobre 2014 entre 18h30 et 19h30 quelque part dans un local de la commune de Torcy en Saône-et-Loire

ce poème est lu le mardi 21 octobre 2014 entre 18h30 et 19h30 quelque part dans un local de la commune de Torcy en Saône-et-Loire

poème

je te souhaite bonne réception

et ce qu’il faut d’incompréhension

à nos oreilles sommairement Flanby à languette facile

pour que tu puisses toi aussi te divertir

après m’avoir soutenu et accompagné

durant mes trente et une premières années de division cellulaire

 

la division est nécessaire à la vie

comme pour le Flanby

c’est le décollement de la languette qui

crée le Flanby

c’est ça la vie

la division dans la vie

(la vie sans division c’est l’ organisme monocellulaire ; mais ce n’est pas suffisant pour penser ou mâcher ; et là je ne parle pas des atomes…)

 

Va ! Tu t’es libéré buddy

 

je souhaite

que te soit suffisante la température des yeux au-dehors

mais que les yeux au-dedans n’en finissent plus de croître

 

que des mains te mordent

oui les mains mordent dans la chair des petits poèmes comme toi

c’est normal tout à fait normal comme la vétustés des murs de certaines salles polyvalentes d’établissements scolaires reculés

 

te souhaite

de rencontrer un autre poème, une prose, ou bien les deux qui t’aime(nt)

et pourquoi pas un pamphlet ou un billet d’humeur ? Je sais que tu aimes les gros

 

fait attention tout de même

aux panneaux qui : signalent

ils sont doubles, Saroumane ou Palpatine

 

je pourrais lister des pages entières de directives

mais le « tout contrôle » demeure une pauvreté

celle des inquiets ou fanatiques du sang

comme un père qui apprend à ne pas choisir son fils

je sais qu’aujourd’hui tu m’empruntes

petit con

 

sache poème

que je suis auprès de toi ce mardi 21 octobre 2014 entre 18h30 et 19h30 quelque part dans un local de la commune de Torcy en Saône-et-Loire

je serai toujours là pour nous comme toi tu es

 

suis là

pas loin

dans ton dos

à te souffler deux trois vannes bien lourdes histoire de te détendre la nouille.

 

21/10/2014 : lecture publique à Torcy (71)

world wide web,

Le pôle enfance et jeunesse de la Ville de Torcy (en Saône-et-Loire, à côté du Creusot) m’a invité à passer quelques jours à la Maison des Familles de la commune.

Une bonne raison pour moi de donner une lecture publique ce mardi 21 octobre 2014 à 18h30. J’y lirai – entre autres – ce texte écrit pour l’occasion.

Puis je travaillerai trois jours avec les quelques unes et quelques uns qui le souhaitent sur une forme qui sera présentée publiquement vendredi 24 octobre à 18h30, même lieu.

Maison des familles de Torcy, Avenue de l’Europe, 71210 Torcy.

 

The F word

ce que je

ressens au

fond de moi

un nuage

d’A7 bouchée

un 15 août

je crois

savoir

ce que ce que

c’est

c’est que

j’ai besoin de vous

le dire

debout en bout

j’y suis

presque

je suis presque

certain

que ce matin

cela soit cela

le cri de la tétine crachée

la bouilloire ratée

un baiser renversé

mais c’est telle-

ment bon

comme une tartine au jambon

dès le

matin

j’ai envie de vous

l’écrire

à tous Porthos et Aramis

afin que vous le sa-

chiez plastique

aucune trace

de périphrase

je ne

trouve pas la

formule parfaite

je n’ai vu

que sur le pé-

riph’ des mots

alors comment

mais comment

le dire autrement

que par ce geste

_ _

14/10/2014